Dans les années 90, le rap a connu une montée en puissance en Guinée-Conakry grâce au groupe Kill Point, l'un des pionniers du genre. Ce groupe a marqué la scène musicale guinéenne avec des textes engagés, dénonçant les injustices et les problèmes de société. Trente ans plus tard, ces artistes, autrefois au sommet, semblent désormais tombés dans l'oubli.

 

À son apogée, le nom "Kill Point" résonnait partout, symbolisant non seulement le renouveau du rap, mais aussi une résistance face aux maux de l'époque. Le groupe a laissé une marque indélébile avec des classiques tels que « Foré Boma », « Wonamawa », « Africa Manssaya », « Pas de bain de sang », « Place aux jeunes » et bien d'autres. Toutefois, l'exil de certains membres en Europe, ainsi que la dislocation du groupe, ont conduit à leur disparition progressive de la scène guinéenne.

 

Cette absence prolongée des membres de Kill Point a laissé la communauté de mélomanes sur leur faim, et la scène rap guinéenne a commencé à perdre de son éclat. Cette tendance s'est accentuée avec la vague d'artistes qui ont suivi, tels que Legitime Défense, Gandal Foly, Fac Alliance, Duuda, Ideal Blacks Girls, Masta G (R.I.P) ou encore le Methodik pour ne citer qu’eux. La scène a été dominée par de nouvelles tendances comme le dancehall, laissant peu de place au rap engagé.

 

Ce n'est que vers les années 2010 que le rap guinéen a refait surface, avec des artistes comme Albert Keckson et Djanii Alfa. Malgré ce renouveau, le lien avec les pionniers du rap guinéen était presque rompu, car ceux-ci étaient depuis longtemps absents du pays et des ondes radio.

 

Aujourd'hui, les membres de Kill Point luttent pour retrouver leur pertinence, mais leur longue absence a effacé une partie de leur notoriété. Prophète G, le leader du groupe, a récemment sorti des titres comme "La Guinée No Yourmi" et "Nene Diarra", mais ces chansons n'ont pas eu l'impact attendu auprès de la nouvelle génération. D'autres membres comme Azeiko et Mooz-B ont tenté des retours, mais le rap guinéen a évolué, laissant peu de place aux anciens pionniers.

 

Malgré cela, l'impact de Kill Point et d'autres groupes de l'époque sur l'histoire du rap guinéen reste indéniable. Espérons que ces légendes ne seront pas totalement oubliées et que leurs contributions seront reconnues à leur juste valeur. Le rap guinéen d'aujourd'hui doit beaucoup à ces pionniers, et leur histoire mérite d'être honorée et célébrée.

 

En guise de devoir de mémoire, nous vous laissons redécouvrir ci-dessous le clip « Même ton combat »

 

 

 

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