Le très engagé reggae-man ivoirien Tiken Jah Fakoly va poursuivre sa lutte pour la démocratisation de l'Afrique dans un nouvel album qu'il compte sortir courant 2022. Mais avant, l'auteur de la chanson (africain) aussi impacté par le Coronavirus comme tout autre artiste sur le continent, est revenu sur la manière il a vécu cette période dans un long entretien accordé à nos confrères de jeuneafrique.

« Je suis resté à Bamako entre ma maison et ma ferme où je m’occupais de mes animaux avec mon gardien. C’était mon activité principale pendant cette période. Je suis aussi entré en studio pour faire quelques maquettes, parce que j’ai l’intention de sortir un nouvel album en 2022. Je prévois aussi un single en 2021 pour parler un peu de l’actualité. » A-t-il expliqué en annonçant l'arrivée de son Opus.

En ce qui concerne le thème principal qui sera évoqué dans cet album, l'homme de 52 ans et cumule plus de 20 ans de carrière affirme :

« Je compte parler du déclin de la démocratie en Afrique qui est en train d’être remplacée par la « famillecratie ». Au Gabon, vous avez le fils d’Omar Bongo Ondimba. Au Tchad, vous avez celui d’Idriss Déby Itno. Au Togo, celui de Gnassingbé Eyadéma. En Côte d’Ivoire, certains se demandent quelles sont les intentions d’Alassane Ouattara à l’égard de son frère cadet. Cette tendance à la succession familiale est très inquiétante. »

« Une autre cause du déclin démocratique est le rôle central que joue désormais l’argent dans nos sociétés. Il a été placé au-dessus de tout. Les politiciens l’ont bien compris : ils utilisent l’argent pour diviser et ça marche. » s'est-il indigné

Comme d'habitude, Tiken explique qu'il n'en est pas question, pour autant, de renoncer à se faire entendre, et s’érige en porte-voix d’une Afrique plus démocratique, unie et souveraine avant d'annoncer qu'il attendra que la situation revienne à la normale pour remonter sur scène.