Le rapatriement du corps de Baba Samba sur le toit d’un taxi de Bamako à Conakry, a suscité une grande indignation en Guinée. Les photos de sa dépouille accrochée sur le toit d’un Renault-21 ont fait le tout de la toile et ont heurté les sensibilités de plusieurs personnes. Ce mercredi 19 octobre, un dernier hommage lui a été rendu à Conakry avant de rejoindre sa dernière demeure.
Décédé le dimanche dernier au Mali où il s’était rendu pour préparer son troisième album, à 9h30 ce mercredi, la levée du corps a eu lieu à l’hôpital Sino-guinéen de Kipé. La cérémonie funèbre a réuni les membres de sa famille, ses amis et collaborateurs et quelques membres du ministère de la Culture.
Alors que l’opinion publique sur les réseaux sociaux et la famille du défunt accuse l’Ambassade de la Guinée au Mali et le ministère de la Culture de négligence, d’abandon et d’avoir manqué de responsabilité en laissant Baba Samba revenir sur un Taxi, l’Administrateur en chef de la maison Benedi-Records, Ibrahima Kalil Dioubaté explique ce s’est réellement passé selon lui.
Il commence par reconnaître les mérites de l’artiste « Baba Samba était un artiste complet et il représentait le drapeau guinéen ». Avant de condamner l’ambassade de la Guinée au Mali. Selon lui, « après le décès, ses amis se sont rendus à l’ambassade. On nous a fait comprendre que l’ambassade a pris tout ça en charge, mais ce n’était pas le cas. Ici, on s’est entretenu avec le ministre qui était en train de prendre des dispositions pour le rapatriement du corps. Il avait proposé soit de le ramener par vol où dans une ambulance médicalisée. Au moment pour nous de faire part de la décision, à Bamako, on nous a fait comprendre que le corps est déjà embarqué sur un taxi et les images ont commencé à circuler sur Internet… »
Présent à la cérémonie, après avoir fait un témoignage émouvant sur sa relation avec Baba Samba, le représentant de la culture au CNT, le comédien Mamadou Thug explique. « C’est vrai que nous avons sollicité le ministère de la Culture, mais ce n'était pas une obligation. Chacun peut faire des erreurs. C’est pour ce genre de situation que les acteurs culturels doivent s’unir. Je suis artiste, je ne suis un membre du gouvernement et je ne souhaite plus voir le corps d’un artiste sur le toit d’un taxi ».
Concernant la responsabilité du département de la Culture, l’auteur du slogan (ça, c’est moi ça) explique : « On peut dire que les autorités ont failli à ce protocole. On pouvait louer au moins une ambulance, car c’est une question d'images pour l’artiste et pour nous. Mais il faut aussi savoir que le ministère de la Culture n'est pas un ministère des Affaires sociales. Même s’il essaye, il ne peut pas s’occuper de tout ce qui lui tombe dessus. Il faut que ça soit clair pour nous. C’est pourquoi les artistes doivent s’unir » a rappelé Mamadou Thug
Aux environs de 11h30, la dépouille de Baba Samba a pris la direction de la Mosquée de Gbessia Port-1 pour les dernières prières avant l’inhumation. Il laisse derrière lui une fiancée et deux enfants. Ces deux albums sortis en 2011 et 2017 l’immortaliserons.
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