Fatoumata Djouldé Barry, connue sous le nom de Queeneff, a récemment fait sensation sur les réseaux sociaux en dénonçant des abus sexuels dont elle a été victime de la part d'un rappeur guinéen. Bien que l'identité de ce dernier demeure pour l'instant secrète, Queeneff a choisi de partager son histoire lors d'une interview exclusive avec le journal Lelynx / Lelynx.net , sans oublier de mentionner les difficultés pour les femmes artistes de s’affirmer dans le milieu artistique guinéen.
Dans l'entrevue, Queeneff évoque son parcours difficile, marqué par le silence et la souffrance. Parlant de son sujet d’abus sexuelle qui a été rapidement virale sur les réseaux sociaux, elle explique : « Je ne suis pas surprise que les projecteurs soient braqués sur moi. Dans notre société, il est rare qu'une personne ose briser le silence sur un mal répandu que la plupart des femmes subissent dans l'ombre.» Queeneff a décidé de parler pour donner une voix à celles qui n'en ont pas, soulignant les obstacles rencontrés par les femmes qui osent dénoncer de tels actes.
Queeneff a également abordé les tensions familiales liées à sa carrière musicale. En 2019, elle a été confrontée à l'opposition de son frère, qui voyait la musique comme un choix de vie déviant. «Pour eux, choisir le chemin de la musique, c’était choisir le chemin du banditisme, de la fainéantise, de la délinquance,» confie-t-elle. Aujourd'hui, les relations se sont apaisées, et sa famille lui offre désormais un soutien moral, lui permettant de poursuivre sa passion.
Abus sexuelle et la manipulation
Concernant les abus sexuels et de confiances qu'elle aurait subis, Queeneff reste prudente quant aux détails, mais partage son expérience avec courage. Elle décrit une relation de confiance brisée par des manipulations et des mensonges : «Il y a eu des séances de manipulation, de mensonge. Il a raconté des ragots. Et puis, il y a les abus sexuels. Pour masquer la chose, son équipe et lui ont fait courir des rumeurs partout pour m’empêcher de révéler ce qu’il m’a fait. Le monsieur m’a menti, il est allé jusqu’à mentir même sur celle qu’il devait épouser. Il a raconté du n’importe quoi sur elle, quand je lui avais posé la question… Il n’y avait pas de relation amoureuse, c’était plutôt un frère. Mais après qu’il s’est passé tout cela et qu’il se soit débarrassé de moi, je ne sais pas comment ils ont fait pour créer des rumeurs selon lesquelles j’étais sa fiancée, alors que je ne l’ai jamais été, jamais. Moi j’étais une sœur de cœur. » Face à ces révélations, Queeneff reste déterminée à se concentrer sur ses projets artistiques, tout en promettant de dévoiler l'identité de son agresseur en temps voulu. «Cela va venir, mais pour le moment, je me concentre sur mon projet...»
Que répondez-vous à ceux qui disent que vous avez fait sortir cette info, pour nuire à un artiste qui prépare actuellement son concert ?
«Vous devez comprendre que ma communication n’a jamais visé quelqu’un. Elle n’a jamais visé un quelconque projet. Ma communication a toujours été accentuée sur mon histoire, parce que mon projet, nous le voulons autobiographique. Nous voulons que mon projet traite de ces questions-là, nous utilisons mes expériences pour cela... Il faut dire les choses de façon à ce que tout le monde comprenne de quoi on parle…Je continue mon chemin, je ne regrette absolument pas cette sortie, je ne la regretterai jamais. Si c’était à refaire, je vais le refaire encore et encore. Je le fais depuis 2017, je vais continuer à le faire. Je pars du principe que je ne suis pas seule, il y a énormément de filles, de femmes qui subissent des injustices…»
Un milieu artistique impitoyable
Queeneff ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit de décrire le milieu du show-business guinéen : « Le milieu du show-biz est totalement impitoyable pour la gent féminine, c’est clair, tous les acteurs du secteur le savent.» Elle dénonce un environnement hostile pour les femmes artistes, aggravé par son franc-parler. « Lorsqu’elle est victime de quelque chose, elle en parle,» affirme-t-elle, consciente que son attitude directe dérange.
Malgré les défis, Queeneff ne regrette pas d'avoir pris la parole et promet de continuer à défendre les droits des femmes : «Je pars du principe que je ne suis pas seule, il y a énormément de filles, de femmes qui subissent des injustices.» Sa détermination et son courage inspirent de nombreuses femmes qui, comme elle, aspirent à un monde plus juste et égalitaire.
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