Depuis hier dimanche 5 septembre, la Guinée écrit une nouvelle page de son histoire avec comme auteur le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya un militaire expérimenté et commandant de l'élite de l'armée guinéenne les " forces spéciales". Ancien légionnaire français, et ayant plus d'une quinzaine d'années d'expériences militaires et de guerres, l'actuel homme fort est rentré en Guinée il y a à peine trois ans, après avoir réussi à obtenir la confiance d’Alpha Condé contre lequel il s’est retourné et qu'il garde en captivité depuis hier matin.
Toutefois, c'est seulement en 2018 que les Guinéens découvrent Mamady Doumbouya à l'occasion du défilé militaire pour célébrer l'indépendance, il parade avec sa nouvelle unité du Groupement des forces spéciales (GES) béret rouge et lunettes de soleil. Ses hommes cagoulés dont la mission officielle est de lutter contre le terrorisme, font forte impression et suscitent beaucoup de débat dans la cité.
Passé par l'École de guerre à Paris, formé également en Israël, au Sénégal au Gabon, et en Angleterre, il a servi notamment en Afghanistan, en Côte d'Ivoire et en République centrafricaine. Le porte-parole du ministère de la Défense le présente alors comme « un colosse au physique impressionnant ».
Homme d'ambition, ses déboires avec Conakry ont commencé en mai 2021 avec sa volonté d'autonomiser le GPS par rapport au ministère de la Défense, il suscitait alors la méfiance des autorités qui commençaient à s'inquiéter de ses velléités de prendre le pouvoir. Ce qui a fini par arriver.
Ce dimanche 5 septembre, il était 14h à Conakry, lorsque l'actuel Commandant en Chaf des forces armées guinéennes apparait à la Radio-télévision guinéenne (RTG). Drapeau tricolore sur les épaules, béret rouge sur la tête, entouré de huit de ses hommes en treillis a annoncé la destitution du président Alpha Condé et confirmer que les institutions sont suspendues, qu’une nouvelle Constitution sera écrite, et qu’un Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) est désormais l’organe qui régit la transition.
Le chef du Groupement des forces spéciales vient de devenir putschiste et de s’auto-proclamer nouvel homme fort de Guinée.
« Nous n’allons plus confier la politique à un homme, nous allons la confier au peuple. Il y a eu beaucoup de morts pour rien, beaucoup de blessés, beaucoup de larmes », déclare-t-il en pourfendant gabegie, corruption et mauvaise gouvernance qui régnaient jusque-là, selon lui, en Guinée.
Né le 4 mars 1980 dans la zone de Kankan, une région frontalière proche de la Côte d'Ivoire et du Mali, cet officier de l’armée guinéenne de 41 ans est titulaire d’un Master 2 (bac + 5) défense et dynamiques industrielles à l’Université panthéon Assas Paris II, expert de la défense en management, commandement et stratégie. Nommé commandant du Groupement des forces spéciales de l’armée guinéenne en 2018, faisait partie de la Légion étrangère française où il a évolué jusqu'au grade de caporal-chef.
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