Dans un geste alliant engagement social et patriotisme, la designer de mode et entrepreneure éco-responsable Coumba Cissé présente son premier film documentaire intitulé “Seule à travers ma Guinée”. Ce long-métrage de 45 minutes, réalisé lors d’une tournée citoyenne, dévoile les défis auxquels font face les communautés rurales de Kiria, un village perché sur le mont Gangan à Kindia, et de Bankala, à 22 km de Kankan.

“Seule à travers ma Guinée” ne se contente pas de montrer la beauté des paysages guinéens. Le film est une plongée sans détour dans les réalités poignantes de la vie quotidienne de ces villages. À Kiria, l’absence totale d’infrastructures médicales et scolaires prive des centaines d’enfants d’éducation et met en péril la santé des habitants. Le taux de non-scolarisation sur cette montagne isolée atteignait 41 % en 2021, un chiffre alarmant qui illustre l’abandon de ces populations.

À Bankala, la situation n’est guère meilleure. Dans une école primaire de plus de 300 élèves, aucun livre n’est disponible, limitant considérablement l’accès à une éducation de qualité.

Un appel au président Doumbouya

Coumba Cissé espère que ce film deviendra un pont entre les communautés rurales et les décideurs politiques. Elle invite le président de la République, Mamadi Doumbouya, à assister à la projection officielle du documentaire le vendredi 20 décembre au Centre Culturel Franco-Guinéen. Son objectif ? Transmettre les doléances de ces populations marginalisées directement au chef de l’État. « J’avais promis à la population de faire tout mon possible pour que leurs voix soient entendues. Ce film est une manière de respecter cet engagement », affirme la réalisatrice.

Plus qu’un simple documentaire, “Seule à travers ma Guinée” s’inscrit dans une démarche pérenne. Coumba Cissé ambitionne de parcourir les villages les plus reculés de Guinée, non seulement pour documenter leur quotidien, mais aussi pour initier des actions concrètes en faveur de leur développement. Elle appelle les personnes de bonne volonté à se joindre à son combat : « À Kindia, il faut construire un centre de santé. À Kankan, il faut fournir des livres aux élèves et les accompagner dans leur apprentissage. Chaque année, je reviendrai dans les zones visitées pour évaluer les progrès réalisés et poursuivre le combat. »

À travers “Seule à travers ma Guinée”, Coumba Cissé ne cherche pas seulement à sensibiliser, mais aussi à inspirer un mouvement collectif pour un nouveau type de Guinéen, engagé, solidaire et porteur d’espoir.