Le concert de l’artiste ivoirien Himra, organisé le samedi 12 avril au stade GLC de Nongo par la structure Summum Prod, a été interrompu de manière inattendue. L’événement, pourtant très attendu par les fans, a été marqué par une incursion de spectateurs sur scène, forçant l’arrêt de la prestation pour des raisons de sécurité. Quelques jours plus tard, l’Agence Guinéenne de Spectacle (AGS) a décidé de suspendre la licence de Summum Prod, provoquant une vague de réactions dans le milieu culturel.
Dans un communiqué officiel, l’AGS a expliqué que cette suspension est liée à une série de dysfonctionnements constatés lors du concert. L’agence pointe notamment : le non-respect de la distance réglementaire entre le podium et le public ; une mauvaise gestion des flux d’accès au stade ; l’absence de réunions préparatoires avec les forces de sécurité et les services compétents, pourtant indispensables à ce type d'événement.
Ces éléments, selon l’AGS, constituent une atteinte aux normes de sécurité prévues pour les spectacles de grande envergure, justifiant ainsi leur décision de suspendre temporairement la structure.
Salif Kouyaté dénonce une sanction "injustifiée et infondée"
Cette décision n’a pas tardé à susciter des réactions, notamment celle de Salif Kouyaté, opérateur culturel, agent tourneur et acteur impliqué dans l'organisation de l’événement, notamment pour l’installation des barrières de sécurité. S’exprimant sur les réseaux sociaux, il a dénoncé une sanction qu’il juge injustifiée :
« Le non-respect de la distance avec le podium ? C’est faux. La norme internationale est de 12 m² ; nous avons mis 25 m² devant le podium principal et 12 m devant le podium secondaire. Plus de 120 barrières “crash” ont été déployées, soit 150 m², avec un poids compris entre 75 et 85 kilos chacune. »
Salif Kouyaté ajoute que son entreprise a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des artistes, du public et du matériel technique. Il estime que la suspension de Summum Prod est “injuste”, d’autant plus que, selon lui, l’AGS n’apporte aucun accompagnement structurel aux organisateurs de spectacles, en dehors des redevances à payer.
Une affaire qui relance le débat sur l’encadrement des événements culturels
Ce nouvel épisode relance le débat sur les responsabilités partagées dans l’organisation des grands événements culturels en Guinée. Si la sécurité est un impératif, certains acteurs du secteur estiment que les autorités devraient jouer un rôle plus actif dans l’accompagnement et la formation des structures culturelles, notamment les jeunes promoteurs.
Pour l’heure, Summum Prod demeure suspendue, et aucune information officielle n’a encore été communiquée sur la durée de cette mesure.
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