‘’Derrière le succès planétaire de Waka Waka (This Time for Africa), hymne officiel de la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud, se cache une histoire controversée’’, peut-on lire dans une enquête du journal Jeunes Afrique.  Bien que ce morceau chanté par Shakira ait conquis le monde avec son énergie fédératrice et sa fibre humaniste, il soulève des questions sur le respect des droits des artistes africains.

 

Une mélodie inspirée des Golden Sounds

La chanson Waka Waka tire directement son refrain du titre Zangaléwa du groupe camerounais Golden Sounds, sorti dans les années 1980. Ce tube, ancré dans la culture africaine, était un chant populaire parmi les soldats et un hommage aux troupes qui servaient en Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, le groupe camerounais n’a pas été mis en lumière lors de la sortie du titre de Shakira, produit par l’Américain John Hill pour Sony Music. Si des arrangements financiers ont été conclus en coulisses pour éviter des poursuites, cette appropriation a relancé le débat sur l’exploitation culturelle et le manque de reconnaissance des artistes africains sur la scène mondiale.

 

Un succès monumental, mais controversé

Avec plus de 10 millions d’exemplaires vendus, une première place dans 40 pays, et ses
4 milliards vues sur YouTube, Waka Waka reste l’un des hymnes de Coupe du monde les plus populaires de l’histoire. Pourtant, son succès est teinté de critiques : certains dénoncent l’absence d’implication directe des Golden Sounds dans le projet, et plus largement, une appropriation de la richesse culturelle africaine par des artistes internationaux.

 

Une histoire récurrente dans l’industrie musicale

Waka Waka n’est pas un cas isolé. De nombreux tubes mondiaux puisent dans les sonorités africaines sans créditer ou valoriser les créateurs d’origine. Ce phénomène met en lumière les déséquilibres dans l’industrie musicale, où les artistes issus du continent africain peinent à obtenir une reconnaissance équitable pour leur travail.

 

Un hommage ou une exploitation ?

Si Waka Waka a permis de faire connaître, dans une certaine mesure, le patrimoine musical africain à un large public, il soulève la question de savoir si cet hommage aurait pu être mieux orchestré. La mise en avant des Golden Sounds et de leur contribution aurait pu transformer une simple polémique en véritable célébration de la musique africaine.

En attendant, Waka Waka demeure un exemple emblématique des opportunités manquées pour donner aux artistes africains la place qu’ils méritent sur la scène internationale.

 

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