Mardi 26 juin, Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), se trouve devant le jury disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF) pour une audition déterminante. Accusé de trucage de matches, l’ancien capitaine des Lions indomptables risque de lourdes sanctions s’il ne parvient pas à prouver son innocence.
Les accusations qui pèsent sur Eto’o trouvent leur origine dans une fuite d’un enregistrement téléphonique compromettant, impliquant également Valentin Nkwain, président de Victoria FC, le champion en titre du Cameroun. Cet audio, largement diffusé, met en scène les deux hommes discutant d’arrangements pour la promotion de l’équipe d’Elite Two (deuxième division camerounaise) en Elite One.
La CAF a ouvert une enquête suite à ces révélations et les acteurs du championnat local ont rapidement signalé ces irrégularités présumées à l’instance. Si les preuves s’avèrent suffisantes pour établir la culpabilité d’Eto’o, les conséquences pourraient être dramatiques pour lui.
Une suspension à vie du football ?
Selon l’article 154 du code disciplinaire de la CAF, toute personne reconnue coupable de manipulation de match risque une amende et une suspension à vie de toute activité liée au football. Le texte précise : « Toute personne qui conspire pour fausser le résultat d'un match d'une manière incompatible avec l'éthique sportive sera sanctionnée d'une suspension de match et d'une amende minimale de dix mille USD (10 000$). L'instance juridique prononcera également une interdiction d'exercer toute activité liée au football : dans les cas graves, cette sanction s'appliquera à vie. »
L’article 20 alinéa 1 du code disciplinaire de la FIFA renchérit : « Toute personne qui influence ou manipule illégalement – directement ou indirectement, par exécution ou omission d’un acte – le déroulement, le résultat ou tout autre aspect d’un match et/ou d’une compétition – ou qui conspire ou tente de le faire par quelque moyen que ce soit – est sanctionnée d’une interdiction d’au moins cinq ans d’exercer toute activité relative au football, ainsi que d’une amende d’au moins CHF 100 000. Dans les cas graves, l’interdiction d’exercer toute activité relative au football est prononcée pour une durée plus longue voire à vie. »
Un jugement sans complaisance
Le président de la CAF, Patrice Motsepe, a d’ores et déjà averti que Samuel Eto’o ne bénéficierait d’aucun traitement de faveur en cas de culpabilité. « Personne, à commencer par moi, n'est au-dessus de la loi », avait-il déclaré fin avril, soulignant ainsi la détermination de l’instance à maintenir l’intégrité du sport.
Pour Samuel Eto’o, l’enjeu est considérable : son héritage sportif et sa carrière administrative pourraient être irrémédiablement entachés par ce scandale.
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